Une hypothèse quelque peu hardie situerait sur Trévol la présence d'un château fort des Templiers, hypothèse non vérifiée à ce jour. Il y a eu une commanderie de Trévol qui a été reprise, après l'élimination des Templiers, par les Chevaliers Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Il ne s'agissait d'ailleurs certainement pas d'une commanderie autonome mais d'un «membre» celle du Bugny à Chassenard. L'emplacement serait sans doute le château de Demoret.
Demoret au XIV ème siècle était un fief appartenant à une famille seigneuriale qui donna des officiers importants aux ducs de Bourbon. Il s'agit de Jean Demoret qui fut procureur général du Bourbonnais, mort en 1362, et de son fils qui exerça les fonctions de Maître d'hôtel du duc de Louis II.
La seigneurie passa ensuite à la famille de Bonnay. La pierre tombale de Pierre de Bonnay se trouve dans la chapelle droite de l'église de Trévol.
La seigneurie de Demoret fut acquise par Jean Coiffier, procureur du Roi au bureau des finances de Moulins. Les écrits de l'époque font état des démêlés pittoresques que son fils aîné Claude eut avec le curé de Trévol au sujet des cloches de ce village. Le descendant de Jean Coiffier, Simon Coiffier de Demoret, fut sous la Restauration député de l'Allier et recteur d'Académie à Amiens. Il publia en 1814 une «histoire du Bourbonnais», on lui a attribué la paternité de l'expression «Sologne Bourbonnaise».
Au XIX ème siècle, l'ancien château dont la façade était située au Nord fut reconstruit sur le même emplacement, la façade orientée à l'Ouest. Les caves voûtées et les piliers de l'ancien château soutiennent toujours le bâtiment actuel. Pour son édification qui s'échelonna sur quinze années, notre aïeule et son architecte (M. Dadolla qui participa aux travaux de la nef dans la cathédrale de Moulins) se sont inspirés, pour les grandes lignes, du Palais Ducal de Nevers.
Demoret a subi les affres d'un incendie le 25 avril 1975 à 16 heures, le feu anéantissant la magnifique charpente en châtaignier, la totalité du deuxième étage et les combles qui comportaient en façade, outre un campanile sur la tour centrale, quatre lucarnes en bois sculpté. La hauteur de la toiture a dû être réduite de quatre mètres.
Renouant avec la tradition chantée par la regrettée Madame Dussourd dans son ouvrage «Au même pot et au même feu», la famille s'est regroupée en plusieurs feux autour de Demoret toujours debout.
DEMORET est un logis pourvu de douves.
Propriété privée non ouverte au public.